Favoriser l’implication des élèves avec l’Enseignement Explicite!
Favoriser l'implication des élèves avec l'Enseignement Explicite!
Aujourd’hui ,nous parlons d’enseignement explicite (ou pédagogie explicite) :
Qu’est-ce que c’est ? Comment s’en servir de manière efficace dans sa classe (En maternelle, en élémentaire, au collège…) ? Avec quels outils ?
- Difficulté à entrer dans les activités.
- Méconnaissance de ce qu’il doit faire et de comment le faire
- Manque d’organisation
- Manque de confiance en soi
- Manque d’autonomie : Incapacité à travailler sans l’adulte à ses côtés
- A des compétences mais ne les utilise pas
- Démotivation
Il est là parce qu’il doit être là. Mais les apprentissages ne se font pas.
C’est un profil d’élève qu’on retrouve régulièrement dans les classes.
On a pensé qu’une approche par le biais de l’enseignement explicite pourrait l’aider (tout en étant utile à toute la classe, comme la plupart des adaptations qu’on peut proposer) . On explique tout :
L’enseignement explicite. Qu’est-ce que c’est ?
C’est expliquer aux élèves comment faire pour bien faire…
… en rendant l’ensemble de son enseignement explicite :
- les démarches,
- les connaissances,
- les compétences,
- les étapes,
- les objectifs…
C’est dire concrètement aux élèves ce qu’ils doivent faire, certes, MAIS AUSSI comment, pourquoi, avec quels outils etc.
En effet l’implicite peut être néfaste aux apprentissages :
Même si certains élèves réussissent par eux-mêmes à trouver les processus permettant d’effectuer la tâche demandée,
D’autres n’y parviennent pas et se retrouvent en échec… ou ne font rien, paralysés par le vide qui s’ouvre devant eux.
L’enseignement explicite : pour quoi faire ?
- Pour lutter contre l’échec scolaire
Plusieurs recherches montrent que :
– l’école attend des élèves des compétences qu’elle n’enseigne pas et qui sont souvent construites que dans les milieux favorisés
– les méthodes d’enseignement structurées et directives (comme l’enseignement explicite) sont celles à privilégier auprès des élèves ayant un trouble d’apprentissage et à risque d’échec. C’est un moyen efficace pour réduire les inégalités scolaires.
- Pour accroître la motivation et l’engagement des élèves dans la tâche en donnant du sens aux activités proposées.
Ils sauront maintenant pourquoi et comment faire leur travail.
- Pour aller vers l’autonomie : Les aider à faire seul en leurs donnant les bons outils pour travailler.
Ils pourront ainsi, petit à petit, apprendre de bonnes habitudes de travail et cheminer vers un travail autonome.
Le point de départ clé se l’enseignement explicite : La passation des consignes.
Avant les ateliers en maternelle (en groupe classe ou en petits groupes)
Avant un travail individuel en élémentaire….
L’enjeu va être d’expliquer ce qu’il faut faire (jusque là pas de soucis)
Mais aussi et surtout comment le faire, pourquoi, avec quelles stratégies etc.
Ceci peut passer par ce genre de questionnement :
- Qu’avez-vous fait la semaine dernière ? (quand il s’agit de la poursuite d’un travail déjà amorcé)
- Qu’allez-vous devoir faire ?
- Comment allez-vous faire ?
- De quoi allez-vous avoir besoin ?
- Qu’allez-vous faire en premier ? Et ensuite ? (Quelles étapes ?)
- A quoi cela va-t-il servir ?
- Qu’allez-vous apprendre ?
- Que veut dire …. (mot de vocabulaire nécessaire à la compréhension de la consigne) ?
- Comment allez vous vérifier votre travail ?
- Comment savoir que vous avez réussi votre travail ?
Il s’agit de faire surgir la métacognition le plus souvent possible : Réfléchir à ses propres pensées, Apprendre à apprendre…
Pour résumer il s’agit d’expliciter :
- Le pourquoi : explicitation des finalités de la tâche (apprentissages visés, par exemple)
- Le comment : explicitation des procédures, stratégies ou connaissances à mobiliser pour traiter la tâche.
Le challenge : réussir à être clair, net et concis pour caser le strict nécessaire en 5/10 minutes sinon on perd tout le monde.
On sélectionne donc quelques questions uniquement.
Mais attention : on ne peut pas tout expliciter avant même que les problèmes ne se posent… d’où l’intérêt de passer tout de suite à la suite :
Pendant l’activité
Les questions proposées ci-dessus peuvent être reposées aux élèves qui en ont besoin, en situation, en cours d’activité.
On utilise souvent la question : « Comment fais-tu ? » qui incite les enfants à expliciter eux-mêmes leurs procédures.
On peut aussi les encourager à penser à voix haute (C’est le « Think aloud » de la littérature anglo-saxonne)
Si on le juge pertinent, il est très intéressant de suspendre l’activité pour tous les élèves ou une partie, au bout de quelques minutes,
pour expliciter les stratégies efficaces (Untel a utilisé tel outil de telle manière, unetelle a commencé par… avant de… etc.),
et éventuellement réorienter la tâche.
Bilan de l’activité
Une fois l’activité terminée, un bilan court mais efficace est très profitable.
C’est le moment où on passe du réussir (je l’ai fait) au comprendre (j’ai appris)
Quand on demande aux enfants de s’exprimer sur le travail qu’ils viennent d’effectuer, ils feront naturellement le bilan de ce qu’ils ont FAIT.
A nous de les inciter à faire ressortir ce qu’ils ont APPRIS :
- Qu’avez-vous appris ?
- Que faut-il retenir ?
- Comment écrire ce que vous avez appris dans le classeur des savoirs (ou autre) ?
Ceci leur permettra d’emmagasiner un nouveau savoir général qui pourra être réinvestit dans d’autres situations de classe.
Quand l’explication orale ne suffit pas
Pour certains enfants (surtout en maternelle mais pas seulement), le questionnement proposé ci-dessus ne suffit pas.
La voie orale collective n’est sans doute pas assez efficace pour eux : « encore du blabla ».
Voici 2 alternatives à envisager :
1. Le modelage
L’enseignant exécute la tâche devant les élèves en :
- Décrivant précisément ce qu’il fait pendant qu’il le fait,
- Formulant à voix haute ce qu’il se serait dit dans sa tête.
Le but est de rendre explicite tous les raisonnements intuitifs.
2. Le sas d’entrée dans l’activité
C’est un lieu de travail intermédiaire entre la passation des consignes et le travail autonome.